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Nicolas Gilsoul en route pour un nouveau défi

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Son ascension fut linéaire, régulière, progressive. Jusqu’à rejoindre le gratin mondial en 2012 et la crème de la crème au cours de la saison dernière. Son accession à ce niveau fut très remarquée et appréciée à sa juste valeur. Et pour cause.

Nicolas Gilsoul, copilote de son état, est actuellement vice-champion du monde des rallyes. Certes, cet ancien Saint-Rochî (rhéto 2000) a le privilège d’exercer son art aux côtés d’un pilote extrêmement doué, le Saint-Vithois Thierry Neuville. Mais le niveau que Nicolas a atteint dans son baquet et les performances qu’il a réalisées, il les doit avant tout à sa passion, à sa motivation et à son propre talent. Car du talent et de l’audace, il en faut pour évoluer à ce stade de la compétition. Des tripes bien accrochées également.

La saison 2013 en WRC (World Rally Championship), le duo Neuville-Gilsoul l’a donc terminée au 2ème rang, avec sept podiums à la clé. Tout cela en devançant un Finlandais volant, Latvala, un fou du volant (Finnois lui aussi), Hirvonen, ainsi qu’un toréador, Sordo. Une fameuse satisfaction pour Nicolas qui, pour en arriver là, roula sa bosse à Monaco, en Suède, au Mexique, en Argentine et en Australie, pour ne citer que quelques-uns des rendez-vous mythiques du mondial.

Il y a quelques jours, Nicolas Gilsoul a pu poser ses valises pendant quelque temps. Il a gentiment répondu à nos questions, avec un coup d’oeil dans le rétroviseur, une évocation du présent et une projection dans le futur. Un futur qui, nous l’espérons, que ce soit à proche ou moyen terme, sera jalonné de succès !


Nicolas, en dehors des compétitions et des séances d’essais aux quatre coins du monde, reviens-tu parfois te ressourcer dans la région ?
« Jusqu’il y a peu, je vivais toujours à Awan. J’ai toujours été attaché à ma région, et ça me procure un immense bien-être de passer me ressourcer en famille ou de venir me balader en VTT dans les bois de Saint-Roch. Je vis actuellement à La Reid car ma compagne et moi avons eu le coup de coeur pour une maison en location alors que nous avions du mal à trouver dans la commune d’Aywaille. »

Quand est née ta passion pour la course automobile ?
« J’ai dû attendre l’âge de 18 ans pour faire du rallye « de vitesse » car c’est l’âge minimum requis pour obtenir la licence, même comme équipier. Durant l’adolescence j’ai pris goût à lire une carte militaire, à lire un « road-book ». Je me suis pris de passion pour les épreuves de navigation en voiture ancienne et ce fut une très bonne école. J’y ai côtoyé des aînés avec qui j’ai pu apprendre les ficelles du métier. »


Avant de devenir copilote, t’es-tu d’abord essayé au pilotage ?
« Non, pas vraiment. Evidemment, j’ai toujours adoré conduire mais « piloter » c’est autre chose, ça n’est pas proprement à la portée de tout le monde. »

Quel fut ton parcours depuis tes débuts en rallye ?
« Ma collaboration avec Thierry Neuville a commencé début 2011, c’est donc notre 4ème saison tous les deux. Avant cela j’ai pu évoluer aux côtés de Frédéric Beco, Xavier Bouche, Bruno Thiry, Grégoire de Mévius et Bernard Munster. J’ai eu la chance de rouler aux côtés de plusieurs pilotes que j’allais voir passer en épreuve spéciale lorsque j’étais gamin... C’est dingue ! »

L’actuelle saison est la 3ème que tu disputes en WRC avec Thierry Neuville. Avais-tu déjà roulé à ce niveau auparavant ?
« En effet, c’est notre 3ème saison en WRC, puisque nous avions disputé le championnat IRC (Intercontinental Rally Challenge) auparavant. Avant cela, j’avais eu la chance de participer au Rallye Monte Carlo en 2007 avec Luc Dewinter, un Belge installé à Monaco, ainsi qu’au Rallye de Suède en 2009 avec Bernard Munster. C’était déjà merveilleux à l’époque ! »

Quel fut ton sentiment après votre titre de vice-champions du monde l'an passé ?
« Un sentiment de travail accompli. Il faut savoir que durant l’hiver 2012-2013, nous avons eu du mal à boucler un programme complet. Nous avons pris le pari de nous engager avec Ford dans une structure semi-privée mais très expérimentée et performante. Nous avons mis beaucoup de soin dans notre travail, dans la cohésion de notre équipage, dans notre préparation physique et dans l’élaboration de nos objectifs. En cours d’année, nous sommes montés en puissance petit à petit. C’était mérité par rapport à ces années de sacrifices durant lesquelles Thierry aussi bien que moi avons conditionné toute notre vie autour de notre objectif sportif. »

Comment s’est déroulé votre récent passage chez Hyundai ?
« C’est très valorisant car nous sommes maintenant dans une équipe d’usine où nous sommes l’équipage numéro 1 ! Hyundai est un groupe émergeant avec lequel nous souhaitons évoluer dans le long terme. Après avoir eu la chance - car c’est finalement une chance - de côtoyer chaque année des équipes professionnelles différentes (Peugeot, Citroën, Ford et Hyundai), nous sommes maintenant prêts à construire l’équipe autour de nous chez Hyundai. Il faut savoir que 2014 est une année de transition car le team est jeune et aura besoin d’une saison complète pour que tout se mette en place. La voiture actuelle va permettre de recueillir un maximum d’informations techniques sur chaque épreuve afin de construire une nouvelle voiture en 2015 capable de jouer la victoire. »

Désormais, es-tu professionnel à part entière ?
« Jusque fin 2013 je n’étais pas professionnel à 100%. J’entends par là que en 2008, j’ai senti que ce que je voulais vraiment faire dans la vie c’était devenir copilote. Je me suis rendu compte que ça n’était pas compatible avec un statut d’employé ou d’ouvrier car j’étais tributaire d’un calendrier sportif. Je me suis donc lancé comme indépendant, en effectuant - selon mes disponibilités - des prestations de service dans les travaux en hauteur dans le domaine des télécom. Ca m’apportait ce que je recherchais, à savoir la flexibilité dont j’avais besoin tout en m’offrant de quoi vivre toute l’année. »

Récemment, tu as reçu le prix Michael Park. Ta réaction ?
« C’est lors du Wales Rally GB, dernière manche du championnat, que je me suis vu décerner le prix Michael Park, en mémoire de ce copilote décédé en course. Michael Park était très apprécié, notamment car il était à la fois hyper professionnel tout en restant ultra sympathique et abordable et proche des amateurs. Ce fut pour moi d’abord une grande surprise car je ne suis pas du genre à courir après un prix, mais également une belle reconnaissance. Être respecté dans le gratin mondial me motive d’autant plus pour passer à l’échelon supérieur, c’est à dire tout mettre en oeuvre pour devenir, avec Thierry, champion du monde. »

Es-tu confiant pour un podium voire un succès cette année-ci ?
« Comme abordé un peu plus haut, cette année, il faut avant tout apprendre à travailler avec l’équipe, à fixer les procédures et les méthodes de travail, mais il faut aussi que tout le monde apprenne à travailler ensemble. Les résultats ne sont pas la priorité. Néanmoins, la voiture actuelle fait déjà preuve d’un bon potentiel et tous les membres de l’équipe ont une démarche proactive. Pouvoir dès cette saison accrocher quelques podiums en 2ème partie d’année serait extra. Une victoire, ce serait carrément génial ! »


NB : Quelques jours après la mise en ligne de cet article, le duo Neuville-Gilsoul a terminé 3ème du Rallye du Mexique en championnat du monde. C'était le 9 mars dernier. Bravo !


Pour découvrir quelques images de Thierry et Nicolas en compétition, veuillez cliquer ici !


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