Saint-Roch Ferrières Saint-Roch Ferrières Photo Saint-Roch Ferrières

«O peuchère, pas trop loin les œufs, va falloir se lever!»

Fort de l’expérience des années précédentes, le service d’ordre était posté à la grande barrière de la cour de récréation. Le directeur était même venu prêter main forte pour canaliser l’enthousiasme que suscite généralement la chasse aux œufs du dernier vendredi avant les vacances de Pâques.

Rien de tout cela cette fois: les chasseurs se firent presque prier pour se lancer lentement, très lentement à la recherche des 7500 œufs qui avaient été répandus dans les prairies et bois autour de l’école. Que s’est-il donc passé?



L’intensité de la réflexion sur «les droits de l’homme», qui avait précédé avait-elle transformé à ce point les mentalités? «Après toi, je t’en prie.» «Je n’en ferai rien, tu les as vus le premier.» Peu crédible… Une soudaine aversion pour le chocolat? Encore moins.

Alors, quoi?

La faute à un soleil de plomb aussi bienvenu qu’inattendu, qui a plongé tout le monde dans une douce torpeur. Le tableau avait comme un formidable avant-goût de vacances, quelque chose de méridional: beaucoup s’étaient couchés dans l’herbe, Madame Renwart avait chaussé ses lunettes de soleil de star, il ne manquait que le pastaga. Alors «lancez des œufs si vous voulez mais pas trop loin, peuchère! C’est qu’un œuf qui se met à rouler, ça peut facilement rouler 2 mètres! Et qui c’est qui va encore devoir se lever pour aller le ramasser?»

Tout mous les chasseurs, tout mous les œufs et tout mou le photographe, qu’il va falloir aller réveiller au pied de l’olivier. Y’a pas de raison, je vais me coucher aussi.
Bonne nuit et bonnes vacances.

Par Louis Sevrin

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